Les tsunamis sont la cause de plusieurs milliers de morts chaque année. C'est pourquoi on tente par différents moyens de perfectionner les méthodes de détection et les systèmes d'alerte de la population.
Nous savons que ces vagues meurtrières proviennent essentiellement d'un tremblement de terre. C'est donc celui-ci que les scientifiques étudient.
Le premier système d'alerte des tsunamis pour les côtes pacifiques a été crée à Hawaï en 1968 à l'initiative de la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) de l'UNESCO. Lorsqu'un tremblement de terre se produit, le mouvement de la secousse est amplifié et enregistré par les sismographes afin de déterminer la position du séisme et sa magnitude. Pour prévoir les raz-de-marée, il faut connaître précisément les évènements géologiques sous-marins.
Or, la planète est équipée de capteurs qui surveillent ses moindres secousses en temps réel. Après avoir détecté un séisme, on tente de déterminer si le tremblement de terre a généré un tsunami. S'il s'agit d'un tsunami il faut alors estimer la hauteur des vagues. En fonction de l'épicentre du séisme, on calcule le trajet et l'heure possible d'arrivée des vagues en différents endroits. La Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology (JAMSTEC - photo ci-contre) a mis au point une technique qui prédit précisément la hauteur des tsunamis, quelques secondes après qu'un séisme se soit produit. Il détecte la formation de vagues au large, analyse leur vitesse et leur taille, puis lance l'alerte en quelques minutes. Ces enregistrements ont l'inconvénient parfois de mesurer des perturbations dues aux côtes et non générées par des tsunamis.
On sait aujourd'hui construire des immeubles, des maisons et des ports prévus pour résister aux séismes, tout au moins, jusqu'à la magnitude 8.
Il existe aussi des bouées DART (photo ci-contre) qui permettent de détecter les mouvements en profondeur grâce à des capteurs de pression situés sur le fond de l'océan, reliés à la bouée en surface qui envoie immédiatement les informations au centre de contrôle d'Hawaï par un satellite géostationnaire GOES. Outre les bouées DART il existe également, comme système de prévention contre les tsunamis, des bouées flottantes.
L'International Tsunami Warning System (ITWS) est composé de 26 états membres qui analysent les séismes et les raz-de-marée, à l'aide de sismographes qui permettent d'amplifier les mouvements de la secousse et ainsi de déterminer la position du séisme et sa magnitude. Le ITWS est composé de plusieurs instances :
De plus, le centre d'alerte des tsunamis dans le Pacifique prévient systématiquement toutes les bases navales américaines du monde d'un éventuel tsunami en même temps que les nations du Pacifique. Ce centre est un programme international qui requiert la participation de la plupart des services de séismologie, de communication et de secours de la plupart des nations qui entourent le Pacifique.
Une conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles a eu lieu du 18 au 22 janvier 2005 à Kobe (Japon). Le tsunami qui a touché l'Asie du Sud et du Sud-Est le 26 décembre dernier constitue le tremblement de terre le plus grave enregistré ces quarante dernières années. Les experts à la conférence mondiale sur la prévention des catastrophes se sont prononcés pour la création d'un système d'alerte précoce afin de réduire l'impact des désastres naturels. Le projet de système d'alerte pour l'Océan Indien a été abordé par le Directeur Général de l'UNESCO, M. Koïchiro Matsuura qui a précisé à ce sujet : "Les tragiques pertes de l'océan Indien auraient probablement été moindres si un système d'alerte similaire avait été en place, si les populations côtières avaient été conscientes des dangers des tsunamis et préparées à faire face à cette menace et si les normes de construction avaient pris en compte le risque de tsunamis et de tremblements de terre". Le manque de ces systèmes est principalement dû à un problème financier ; en effet le coût de déploiement serait de 30 millions de dollars.
L'agence météorologique japonaise possède un autre système utilisant un nouveau type de sismographe : alors que les sismographes conventionnels mettent quelques minutes à localiser l'épicentre d'un séisme, cet appareil peut le faire en moins de 30 s. Il est donc capable de prédire le tsunami dans les deux minutes à partir du déclenchement de toute activité sismique, soit une quinzaine de minutes avant l'arrivée de la vague. L'Agence comptait terminer l'installation de ces nouveaux sismographes sur deux cents emplacements au Japon fin 2006.
Si ce nouveau système s'avère fiable se serait alors le plus performant au monde.